A propos de l'album Dérive.
"Album : enregistrement phonographique constitué d'un
ou deux disques réunis sous la même jaquette."
(Le Petit Robert, 2003).
Au sens strict, on peut donc dire que Dérive est
un album. Au sens de l'industrie du disque, ce n'est pas
tout à fait vrai, puisqu'il n'a pas été pressé en série.
Je dis donc parfois que c'est un "album autoproduit
artisanal".
La production
Quand j'ai commencé à enregistrer mes chansons en
multipistes, début 2002, je n'avais pas l'intention de
faire un album. Je voulais juste réaliser une maquette
pour démarcher, puisque mes démos guitare-voix issues des
"Sessions nues" de l'automne 2001 n'avaient rien donné
auprès des labels.
En septembre 2002, je me retrouvai donc avec une maquette de quatre titres : Silence,
Dérive, S'il est un air et Au sol.
Les labels à qui je l'ai envoyée ne donnèrent pas suite.
J'ai alors compris que j'aurais à me débrouiller sans eux,
vu que je n'avais de toute façon aucun contact dans le
milieu. C'est peu après avoir donné mon premier concert,
en novembre 2002, que je me suis décidé à enregistrer seul
cet album. Mon plus gros souci consistait à remplacer la
boîte à rythmes par une vraie batterie (je n'avais à
l'époque aucun logiciel de musique). C'est ma copine qui
m'a suggéré de jouer moi-même la batterie, ce que je
n'avais fait qu'à de rares occasions lors de répétitions
avec le groupe The Rattle.
A la fin décembre j'ai donc emprunté la batterie d'un ami,
l'ancien batteur du groupe. Je me suis installé une
semaine dans la maison de mes parents pour enregistrer les
parties de batterie des titres que j'avais comméncé à
enregistrer.
Puis de janvier à mai, j'ai retravaillé les prises,
bidouillé, mixé... C'est en juin 2003 que je bouclai
l'album, que j'intitulai L'autre voix, et dont
la pochette reprenait une photo que
j'avais utilisée pour l'affiche de mon premier concert.
En octobre 2003, après avoir reçu quelques réactions des
gens et commencé à travailler sur les chansons d'Organicité,
je décidai de réenregistrer toutes les parties de basse,
qui manquaient de corps, car je les avais faites avec une
guitare au son traité. J'empruntai donc pour une semaine
la basse d'un ami, ex-Rattle lui aussi. Une fois ces
parties refaites, j'en profitai pour revoir le mixage,
ajouter quelques parties de clavier, refaire la voix d'un
titre et ajouter Nouvelle scène française en
"chanson cachée". Je changeai aussi de titre et de
pochette pour que ceux-ci reflètent mieux l'ambiance
générale de l'album.
En novembre 2003, je considérai enfin que la production
était vraiment finie, et ce n'est qu'en décembre 2003 que
j'ai fixé l'ordre des titres tel qu'il est aujourd'hui.
Quant à la pochette, je l'ai retravaillée jusqu'à la mi
2004...
Directions artistiques
Dérive est avant tout la première mise
en forme de mes compositions en solo, même si l’on y
trouve quelques titres écrits lorsque j'étais en groupe.
C’est la guitare, la voix et le songwriting qui guident
chaque chanson de cet album. Pour le réaliser, je me suis
essayé à toutes sortes d'instruments auxquels j'étais peu,
voire pas du tout, habitué : batterie, basse, violon alto,
djembé, harmonica...
L'influence qu'a eue sur moi la musique de Jeff Buckley y
est encore prégnante. A plus d'un titre, on peut y voir
une réécriture de l'album Grace, c'est en tout
cas ce que j'avais en tête, je dois l'avouer. On pouvait
même mettre en parallèle la première version de la liste
des titres et celle de Grace.
Mais il se dégage déjà de cet album une atmosphère
personnelle : même s'il commence par une blague, avec Nouvelle
scène française, c'est une mélancolie assumée qui
le traverse. On n'y sombre pas pour autant dans la
noirceur, comme en témoignent l'énergie de Silence
et de A l'évidence ou les guitares aériennes de
Au sol et de L'autre voix.
En parallèle, mon intérêt pour la musique "ancienne"
s'exprime dans l'adaptation de la mélodie de Gabriel
Fauré, Après un rêve, ou dans un titre comme Sans
honneur, sorte de balade médiévale qui clôt
l'album.
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